Jane Cahen

Jane n'est plus. Elle nous manque. Sa présence et son amitié nous manquent. Sa personnalité originale et son humour nous manquent. Son esprit perspicace, son sens psychologique étaient bienvenus dans nos réunions. Elle avait gardé de son origine anglaise un accent chantant et une superbe indifférence au genre des mots qui faisaient le charme de ses conférences et de ses interventions, sans diminuer en rien leur sérieux.


Elle et le Dr Cyrille Cahen, son mari, furent dès la fin des années 50 des disciples de Paul Diel, engagés dans une analyse didactique de longue durée et tissant avec sa femme et lui des liens d'amitié autant que professionnels. C'est tout naturellement que Jane s'était tournée vers la psychothérapie. Plusieurs de ses patients lui restèrent attachés, même au-delà de la retraite. Et une décennie après la mort de Diel, réfléchissant sur son propre parcours et sur les fondamentaux de la théorie qui l'avait guidée jusque là, elle initia, en compagnie de Cyrille, puis d'autres psychothérapeutes de la Motivation, une ouverture de la méthode diélienne aux pratiques d'écoute des autres psychothérapies humanistes.


Epouse, mère, puis grand'mère et arrière-grand'mère attentive, sa grande famille est restée jusqu'à son dernier jour, et en dépit de la maladie qui l'invalidait peu à peu, le centre de ses préoccupations et de ses attachements. Elle avait beaucoup d'amis. Elle laisse beaucoup de regrets.

Le comité de rédaction du site de l'APM.

 


Jane, nous avons parcouru ensemble un long chemin au pays de la Motivation. Pour toi le voyage est parvenu à son terme. Je pense pouvoir dire, sans emphase et sans romantisme que  durant ce temps de la  vie, nous nous sommes aimés, nous nous sommes aidés, et sur ce point je sais ce que je te dois. Voici des témoignages de quelques uns exprimant ce que tu représentas pour beaucoup, comme personne et comme psychologue.

Cyrille

 

C'est avec beaucoup de tristesse que j'apprends le décès de Jane. C'est une perte pour vous, mais aussi pour la psychothérapie qui nous a mis en contact. J'ai toujours apprécié sa sensibilité, sa générosité et sa profonde humanité.

Edmond Marc

 

Cher Cyrille,

Ce qui a le plus frappé Susana, quand elle a fait la connaissance de Jane, ce sont son humour, son raffinement et sa gentillesse. C'est bien  aussi l'image que j'en garde: d'une part sa finesse et son élégance, , D'autre part son sourire, et sa gaieté avec les enfants. Dans un registre plus sérieux, elle m'avait marqué par la façon posée et réfléchie avec laquelle elle intervenait dans les discussions sur la psychologie, sa capacité à garder les discussions ouvertes ont été mportantes. J'ai l'impression d'avoir toujours pu parler du fond avec elle, sans que l'affectif ne prenne le dessus.

François

 

Je suis très touchée par le départ de Jane. Je garde de "ma" thérapeute un souvenir ému d'une personne aimante et disponible, rieuse et dynamique. Une belle écoute puisée dans ses profondeurs et un goût pour l'aventure intérieure. Je lui suis reconnaissante pour tout ce qu'elle m'a donné...

Sevim

 

Parmi toutes les choses que Jane m’a transmises, en voici une fondamentale (que j’ai fait passer à mon tour). La vie individuelle est comme une goutte d’eau dans l’océan. Quand la vague se forme, la goutte d'eau se détache un moment puis se fond à nouveau dans l’océan lorsque la vague se brise. Goutte d’eau lumineuse pour Jane.

Marie-Christine

 

Je me rappelle ses efforts des premières années pour parler un francais colloquial; ce qui donnait des résultats pittoresques entre des expressions populaires, voire argotiques, et son accent super « class English » dont elle ne réussit jamais a se défaire complètement. Je l'aimais et je l'admirais. Un grand, grand y caluroso abrazo de tu viejo.

amigo Jacques

 

Dear Cyrille, It has taken me a few hours to absorb your sad news about dear Jane. But it has not taken long for the memories I have to begin to flow through my mind. She has been released from that dreadful disease, and perhaps, for that we are allowed to be thankful for only a few years ago she was so alive, so vibrant, so curious, inquisitive and embracing of all life around her.

Charmarie and Stanâ, Charmarie J. Blaisdell, Ph.D.Professor Emerita, Northeastern University Dept. of History

 

Le départ de Jane me fait monter de la tristesse et beaucoup de souvenirs. Même s’il est vrai que nous ne nous fréquentions très peu, je constate que je pense très souvent à vous. En fait vous faites toujours partie de moi. Je partageais il y a encore quelques jours cette expression que Jane nous glissa en formation : « s’accueillir avec bienveillance ». Cette phrase distillée avec l’accent de Jane m’avait littéralement percuté l’esprit. J’avais immédiatement pressenti la très profonde justesse de cette apparente "simpliste phrase". Et ce n’est qu’une année plus tard que je réussie à vraiment la mettre en pratique, la vivre profondément : m’accueillir pleinement tel que j’étais à cet instant. Quelle découverte ! Quel cadeau ! Je lui en suis éternellement reconnaissant.

Xavier

 

Je me rappelle toujours du premier contact avec Jane : un sourire et une douceur qui m'ont mise à l'aise, dès la première seconde; elle m'a accueillie avec des grands bras comme on dit en arabe pourtant je viens d'un autre continent.... mais; des gâteaux...  et des douces paroles on dirait je l'ai connue depuis longtemps... J'étais heureuse de partager ces moments avec vous. On a parlé de tout ; culture, religion, langue, plantes... amour.  Bref toutes les couleurs de la vie !

Khadija d'Algérie