Séminaire APM, 11 et 12 janvier 2014
"L'homme et le sacré"

Dans le cadre de notre prochain séminaire, une introduction est proposée par le Dr Cyrille Cahen.

La dimension du sacré est inhérente à l’existence. Pourquoi ? Parce que la vie humaine est consciente de sa limitation, de sa finitude, encadrée qu’elle est par le mystère de la naissance et le mystère de la mort. Mais aussi parce qu’elle est limitée dans son pouvoir de connaître les causes premières et les fins dernières de ce monde dont elle est pourtant partie intégrante.

Cette ignorance est génératrice d’angoisse, et l’angoisse, à son tour peut engendrer, soit la désespérance devant une vie et un monde dépourvus de sens, soit, en se sublimant, un émerveillement qui n’est autre que le sentiment du sacré.

Paul Diel n’est certes pas le premier penseur à s’être interrogé sur le sens de la vie, mais il est sans doute celui qui a défini le plus précisément la distinction entre l’existence du monde et de la vie et le mystère, insondable, inconnaissable de leur origine. Cet acte d’un esprit lucide et courageux ouvre à chacun la possibilité d’une religiosité laïque. En rapatriant, pour ainsi dire, dans l’immanence, c’est-à-dire dans la réalité sensible, l’émotion investie dans le culte d’un dieu réel, cet acte de l’esprit sacralise le monde et l’existence humaine.

Cet effort millénaire pour se libérer des croyances, c’est celui de la philosophie dès son origine et notamment, dans l’époque moderne, il est manifeste, par exemple, dans l’œuvre de Spinoza puis de Nietzsche, mais le sentiment du sacré, dans sa simplicité, on peut l’observer chez l’enfant qui vit, comme Alice, au pays des merveilles. Pour lui, tout est neuf, tout est étonnant, rien n’est encore désenchanté par l‘habitude, c’est ce que montrera Sevim Riedinger dans sa conférence inaugurale.

Cet étonnement, cet émerveillement, l’adulte ne peut les vivre d’une manière constante, au milieu des soucis et des occupations de la vie quotidienne, mais il n’est peut-être pas exagéré de dire que ces émotions persistent en sous-jacence, comme un amour de la vie qui peut se réveiller par moments de façon plus intense.

Faut-il dire avec Nietzsche que « Dieu est mort » et que les religions sont périmées ? L’affirmation est peut-être trop radicale. Sans doute, le Dieu de la superstition est mort, en tant qu’inspirateur de la culture, le Dieu personnel qui nous surveille, qui nous châtie et nous récompense, même s’il subsiste dans nombre de psychés individuelles. Mais certains esprits, et souvent des plus cultivés, ont besoin d’une représentation sensible, d’une source d’amour à laquelle puisse s’attacher leur foi. C’est pourquoi, parallèlement à l’approche philosophique, l’esprit des religions persistera à travers le temps, la voie philosophique et la voie religieuse se partageant la mission de veiller à la sauvegarde du sacré.


Pour l’ouverture de ce prochain séminaire, nous seront très heureux d'accueillir Sevim Riedinger qui, dans son livre « Le monde secret de l’enfant », nous dira combien l’enfant sait ressentir le sacré en lui et permettre aux adultes qui l’entourent une passerelle supplémentaire.

 
Plusieurs Ateliers seront proposés pendant ce nouveau séminaire. Les inscriptions doivent nous parvenir dans les meilleurs délais afin d'aider les personnes responsables de l'organisation.
Tous les détails de l'événement sont à télécharger en pièce jointe.

 

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