Séminaire annuel mars 2011 (suite 3)
Bilans d'ateliers

Bilan de l’atelier « Créativité », animé par Cyrille Cahen

Nous étions un groupe de 9 personnes. L’atelier s’est déroulé sur le mode interactif, échange entre les participantes et l’animateur, ainsi qu’entre les participantes. Il faut souligner qu’il n’y a pas eu de digressions, de considérations hors sujet et que les échanges, dans l’ensemble ont été riches et l’atmosphère très cordiale.

Le samedi après-midi, la session a tourné autour de la définition et des enjeux de la créativité.
Les thèmes abordés ont été les suivants :
- L’être humain, vivant dans le temps, sans cesse affronté à un avenir inconnu est l’être du choix, et pour se choisir un avenir, il est obligé d’inventer, il est, pour ainsi dire condamné à être créatif, contrairement à l’animal qui est guidé par son instinct et n’a pas à prévoir , du moins consciemment.
- De ce fait, la créativité est une propriété de l’être humain, présente, sinon active chez tous.
- La création artistique, scientifique, politique est un cas particulier de la créativité en général, elle n’est pas le privilège de ceux qu’on appelle habituellement les « créateurs ». Il existe donc un continuum entre la créativité la plus quotidienne : amélioration d’une recette de cuisine et la création, par exemple d’un opéra, ou d’une réorganisation de l’Etat.
- La créativité s’exerce naturellement si l’on est ouvert au monde, d’où résulte qu’elle s’éteint ou se met en sommeil si notre éveil au monde est inhibé par l’adhésion excessive aux conventions, par le poids des soucis ou l’emprise de l’angoisse.

Le dimanche matin a été consacré au thème de la créativité dans les rapports inter-humains.
Ce fut une session très interactive et de libre-échange. Les participants ont dialogué entre eux et avec l’animateur, très rarement dans l’abstraction, presque constamment en racontant et approfondissant leurs expériences personnelles.
L’idée maîtresse qui en est ressortie est que la tendance à étiqueter autrui, et donc à prétendre le connaître à partir d’un préjugé était le principal obstacle à une communication créative. Celle-ci a été comprise comme résultant d’une ouverture à l’autre, une disponibilité à recevoir de l’autre de l’inattendu sur lequel on réagit à partir de sa propre spontanéité. La manière dont les échanges se sont déroulés ou cours de cette session était en soi l’exemple vivant de la créativité dans les rapports interhumains, en ce sens que les propos échangés étaient visiblement facilités par la situation et non pas élaborés préalablement en vue d’une discussion intellectuelle.