Séminaire annuel mars 2011 (suite 1)
Psychologie positive

Introduction à la conférence de Jacques Lecomte

Séminaire de l’APM mars 2011

Par Pierre Canouï Vice-président de l’APM

Nous sommes très heureux d’accueillir ce matin Jacques Lecomte pour une conférence introductive du xème séminaire de l’Association de la psychologie de la motivation « Psychothérapie et Créativité ».

Jacques Lecomte est un des principaux experts francophones de la psychologie positive. Il est docteur en psychologie, chargé de cours en sciences de l’éducation à la faculté des Sciences sociales de l’institut catholique de Paris et auteur de très nombreux ouvrages.
Le dernier en date est coordonné par Christophe André, intitulé Secrets de Psys ?
Il est président fondateur de l’APP association française et francophone de psychologie positive, crée en 2009 et a très souvent collaboré à la revue de l’ APM dirigée par Armen Tarpinian- président de l’ APM.

Son regard opti-réaliste, comme il l’écrit, avait bien entendu sa place dans ce séminaire consacré à Psychothérapie et Créativité pour de très nombreuses raisons.

Ses travaux ont été consacrés autour de la maltraitance sur la critique d’une idée fataliste concernant le devenir des enfants maltraités. Selon une conception bien mécaniciste, un enfant maltraité sera un parent maltraitant. Il a porté un regard neuf sur la notion de traumatisme de l’enfance. Ni naïf, ni fataliste, mais ouvert sur des champs de possible.
Porté par le concept de résilence, il montre que le destin d’un adulte traumatisé n’est pas la névrose et la dépression mais peut être le bonheur et la renaissance.

Se dégageant de la vision pessimiste d’une psychanalyse freudienne dogmatique et exclusivement tenue par un surmoi rigide, il ouvre de perspective de liberté et dans ce sens rejoint la pensée de Paul Diel enracinée dans l’idée que l’homme peut penser sa vie et vivre sa pensée.
Sa réflexion est profondément humaniste et phénoménologique. Pour lui comme d’ailleurs, pour Diel, la psychologie ne peut exister vraiment qu’enracinée dans une réflexion éthique et philosophique. On ne peut pas faire l’économie de la recherche de sens.

La psychologie positive se situe dans le cadre de la psychologie humaniste et s’il ne développe pas de réelle psychothérapie, il est orienté vers le développement personnel et le changement social à la suite de Martin E.P. Seligman

Dans ses textes, jacques Lecomte ose aborder la question du sens de la vie, des systèmes de valeurs qui nous orientent ou nous désorientent et surtout il souligne l’importance de l’engagement dans une créativité quotidienne.
Dans une perspective de l’ intersubjectivité, il veut prendre l’homme en tant qu’individu pensant et autonome mais en constante interrelation avec l’autre et les autres. Motivation, optimisme, émotions positives, sens de l’existence sont des mots qui font partie de son vocabulaire.

En posant la psychologie positive en relation avec la créativité, il nous propose de sortir d’une norme sociale restrictive et grise pour finalement rejoindre les rivages développé dans la pensée de Paul Diel par l’égoïsme et l’altruisme conséquents.

Comme je le disais plus haut, ce n’est pas une pensée naïve, en le lisant et l’écoutant vous verrez qu’il n’ pas peur de la complexite, il en fait même par certain aspect son éloge.

Merci, Jacques Lecomte d’avoir accepté notre invitation par l’intermédiaire d’Odile Leclerc et Lysianne Panighini qui ont coordonné ce séminaire 2011.